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Présentation du site éléments-de-philosophie.fr
" Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à philosopher, et quand on est vieux, il ne faut pas se lasser de philosopher (...) Celui qui dit qu’il n’est pas encore ou qu’il n’est plus temps de philosopher, ressemble à celui qui dit qu’il n’est pas encore ou qu’il n’est plus temps d’atteindre le bonheur ". Il faut philosopher comme il faut être heureux, vient de nous faire savoir Epicure (Lettre à Ménécée). L’un irait-il sans l’autre ? Le corps peut-il être sans l’esprit ? Le bonheur s’affranchit-il de la pensée ? Cette même pensée peut-elle accéder à la sérénité dans un corps maltraité et, parfois même, ignoré ? Et, cette pensée, encore, connaît-elle ses lointains aïeux ? Voici quelques-unes des questions qui sont à l’origine de la création de ce site. L’histoire de la philosophie montre, sans ambiguïté aucune, que, de tous temps, l’humanité s’est toujours posée les mêmes questions : Peut-on véritablement connaître ? La croyance relève-t-elle de la connaissance ou n’est-elle que l’étonnante adhésion aux mythes qui précédèrent l’avènement de notre raison ? Pouvons-nous être assurés de nos jugements ? De nos sens, comme en doutèrent les philosophes de l’époque hellénistique ? La conscience de nous-même suffit-elle pour comprendre véritablement ce que nous sommes ? Et, en filigrane, pouvons-nous espérer ce fragile et indicible bonheur vers lequel tend tout un chacun ?
Empruntant souvent des chemins différents, une grande partie de la philosophie est une réflexion sur la condition humaine. Or, si l’environnement technologique évolue sans cesse, il en va tout autrement en ce qui concerne les fondements de ce que nous sommes. Après tout, et à quelques détails près, le ciel qui nous surplombe n’est-il pas d’une nature similaire à celui que contemplèrent nos aïeux ? Que l’on songe à Héraclite, Parménide, Anaxagore ou, encore, à Protagoras, Platon, Aristote, Aristippe, Pyrrhon, les stoïciens, les épicuriens et tant d’autres qui tentèrent de définir la place occupée par l’homme dans l’univers. Ils rassemblèrent les pierres fondatrices de la civilisation occidentale et ouvrirent des voies qu’empruntèrent, siècles après siècles, leurs successeurs. C’est ainsi que Parménide jeta les bases de l’ontologie qui sera développée par Aristote et, plus tard, par Plotin. De son coté, Héraclite fut l’initiateur du relativisme que l’on retrouvera avec une force nouvelle chez le sophiste Protagoras et, plus accentué encore, chez le sceptique Pyrrhon. Leucippe, Démocrite et les épicuriens inventèrent le matérialisme alors que Platon, qui réintroduisit le concept de transcendance dans la philosophie, fut le précurseur de l’innéisme et du dualisme cartésien ainsi, d’ailleurs, que du dualisme kantien : les noumènes et les phénomènes. Aristippe promulgua l’hédonisme tandis que les épicuriens fondèrent un subtil eudémonisme. Epicurien lui-même, Lucrèce revendiqua un athéisme dont la maxime nietzschéenne : "Dieu est mort !" Sonna comme un lointain écho. De leur coté, les stoïciens rationalisèrent le panthéisme qui réapparaîtra chez Spinoza. A partir de son syncrétisme associant le judaïsme primitif et la pensée antique grecque, l’école d’Alexandrie instaura les bases idéo-mystiques du judéo-christianisme. Et, bientôt, on ne consulta plus les oracles de Delphes ; les églises chrétiennes prirent le relais.
Les articles que je propose dans ce site vont tenter de démêler les fils enchevêtrés de certains courants majeurs de la philosophie. Le premier est consacré au logos ou "parole philosophique" dont l’initiateur fut Héraclite. Plus proche de nous, peut-être, mon deuxième article s’interroge sur la notion de bonheur et, ici encore, nous verrons que cette question ne fut aucunement étrangère à Démocrite, Aristote, les épicuriens et les stoïciens. En cours de rédaction, le troisième article s’adressera au scepticisme, au doute qui lui est lié, et à la suspension du jugement qui en fut la conséquence directe.
Qu’elle la finalité de ce site ?
Montrer que la philosophie s’inscrit dans une évolution des idées, toutes déjà présentes, autour de la mer Egée. Et ce...
Dès le septième siècle avant notre ère !
Patrick Perrin
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QU’EST QUE LA PHILOSOPHIE ?
Samedi, 9 Janvier 2015 12:00
Patrick Perrin
Au cours de nombreuses discussions, notamment avec des amis, je me suis aperçu que beaucoup d’entre eux n’avait qu’une idée des plus vague de ce qu’est la philosophie. C’est pourquoi j’ai décidé d’écrire un article consacré à ce sujet. Bien évidemment, je ne peux prétendre à l’exhaustivité tant cette question s’avère des plus complexe même si, du moins depuis Pythagore, l’étymologie du mot philosophie est relativement précise. En effet, peut se prétendre philosophe tout homme qui aime la sagesse. Seulement, voilà : qu’entend-t-on précisément lorsque l’on évoque la sagesse ? Cet article montre (du moins, je l’espère) que la réponse à cette question est loin d’aller de soi. Outre cette ambiguïté, il en existe d’autres dues, cette fois-ci, aux nombreux et différents champs d’investigation sur lesquels se penche la philosophie. Parmi ceux-ci, j’ai décidé de mettre l’accent sur la philosophie de la connaissance, la morale, la religion, l’anthropologie et la philosophie politique. Pour ce faire, je me suis appuyé sur les quatre questions kantiennes : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? Qu’est-ce que l’homme ? Cette dernière question (qui résume les trois premières) est peut être celle qui assigne à la philosophie son rôle majeur : essayer de comprendre ce que nous sommes et ce que sont les autres. Il n’existe pas de réponse univoque sinon l’homme d’Epicure serait identique à celui de Saint Augustin ou à celui de Montaigne. Or, il suffit de lire leurs ouvrages pour mesurer l’ampleur des divergences entre ces auteurs. Fille de la raison, la philosophie illustre parfaitement la diversité humaine qui se traduit, évidemment, par une autre diversité : celle des avis. Toutefois, il est des questions qui perdurent depuis des siècles et notamment une : comment vivre ?
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LA SUSPENSION DU JUGEMENT OU LES ORIGINES DE SCEPTICISME DANS LA PHILOSOPHIE ANTIQUE
Lundi, 24 Octobre 2011 19:50
Patrick Perrin
« Nous avons une impuissance de prouver, invincible à tout le dogmatisme. Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme (donc, à tout le scepticisme.) » Cette réflexion de Pascal (Pensées, 395) résume à elle seule l’un des plus étonnant paradoxe de la raison humaine : a-t-elle véritablement la possibilité de connaître ? Elle sous-tend également une autre question : existe-t-il une position intermédiaire entre la certitude du dogmatique et le doute du sceptique ? Les articles qui vont suivre tenteront de montrer comment s’est élaboré le scepticisme en tant que doctrine depuis les premiers signes pré-relativistes présents dans les fragments des présocratiques jusqu’au pyrrhonisme et la nouvelle Académie (naturellement, la moyenne Académie sera également évoquée.)
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GRANDEUR ET DECADENCE DU LOGOS DANS LA PHILOSOPHIE ANTIQUE
Lundi, 15 Février 2010 12:00
Patrick Perrin
Réfléchir sur le logos renvoie obligatoirement à la naissance de la philosophie. Pourquoi et comment le 6ème siècle av. J.C. éprouva-t-il le besoin de s’affranchir de l’univers mythique dont les hommes, jusque-là, s’étaient fort bien accommodés ? Pourquoi, encore, la raison (incarnée par le logos) se détourna-t-elle des réconfortantes causalités existentielles proposées par Homère ou Hésiode ? Réalisons-nous l’ampleur des efforts fournis par les premiers philosophes qui furent capables de construire des représentations de l’univers à partir de simples observations ? Avons-nous conscience de la profondeur et de la beauté du legs que nous ont laissé ces penseurs ? Finalement, "philosopher" ne revient-il pas à poursuivre le chemin ouvert par ces "amis de la sagesse" qui, les premiers, tentèrent de jeter les bases d’une connaissance qui, dès lors, ne cessa de s’affirmer ? Cet article retrace l’histoire du logos qui, au fil des conceptions philosophiques, incarna les efforts déployés par la raison pour tenter de comprendre l’homme et l’univers. Par le truchement de ses fragments 1 et 2, Héraclite assimila le logos à la parole intermédiaire entre l’homme et le divin. Plus tard, les sophistes le réduiront à la célèbre formule de Protagoras : « L’homme est la mesure de toute chose. » Révolté par la mort de Socrate, Platon rétablira un dialogue entre le transcendant et le monde tel que nous le voyons tout en espérant rendre au logos sa valeur gnoséologique et éthique. Plus tard, les Stoïciens en feront le fer de lance de leur naturalisme panthéiste avant que Saint-Jean ne l’inscrive dans la seconde hypostase afin de le mettre au service de la volonté démiurgique. Victime de ce rapt, la philosophie souffrit beaucoup de son veuvage soudain. Et aujourd’hui encore, est-on pleinement assuré qu’elle soit complètement guérie de la perte de son fidèle compagnon ?
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LA RECHERCHE DU BONHEUR OU L’ATARAXIE
Samedi, 18 Décembre 2010 00:00
Patrick Perrin
« Celui qui dit qu’il n’est pas encore ou qu’il n’est plus temps de philosopher, ressemble à celui qui dit qu’il n’est pas encore ou qu’il n’est plus temps d’atteindre le bonheur. On doit donc philosopher quand on est jeune et quand on est vieux... »
Il faut donc philosopher pour atteindre le bonheur vient de nous dire Epicure. Certes, mais que signifie exactement ce terme ? A quoi reconnaît-on que nous sommes heureux ou pas ? Existe-t-il un chemin conduisant au bonheur ? N’est-il qu’une “absence de troubles” (une “ataraxie”) comme semble le penser Démocrite ou est-il un mélange savant d’hédonisme et d’eudémonisme comme le suggère les épicuriens ? Ou, encore, suffit-il de donner son assentiment à la nature pour être heureux comme le pensèrent les stoïciens ? Et, en filigrane, le bonheur ne relève-t-il que de la bonne fortune ? Mais, si cela était, combien d’êtres humains en seraient privés ? Voici quelques-unes des questions soulevées par Démocrite, Aristote, Epicure, les stoïciens. Mais, au-delà, une autre question, soulevée par Aristote, se pose toujours à nous : « Le bonheur est-il susceptible d’être enseigné, d’être acquis par l’usage ou à la suite quelque entraînement ? » En d’autres termes : existe-t-il une école du bonheur ?
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MONTAIGNE : L’APOGEE DU SCEPTICISME ?
Jeudi, 30 Août 2012 12:00
Patrick Perrin
Période charnière de notre histoire, le XVI siècle fut le cadre d’évènements majeurs comme, par exemple, la découverte de l’héliocentrisme (théorie qui fait du soleil le centre du monde) que nous devons à Copernic. Dès lors, et comme le nota Freud, cette révolution dans le domaine de l’astronomie confronta l’homme à un véritable traumatisme existentiel. En effet, dans la mesure ou la terre n’était plus le centre du monde, l’homme ne pouvait l’être non plus. La Renaissance fut également une période ravagée par de terribles et interminables guerres de religion émanant du christianisme lui-même. Comme le nota Montaigne, la religion devint la cause de souffrances et de barbarie. Dans le domaine des idées (donc, de la philosophie), les textes des anciens (présocratiques et autres) parvinrent enfin à des penseurs pré-humanistes qui les étudièrent en espérant trouver une réponse à leur questionnement au sujet de l’instabilité du monde. Peine fut perdue car ils ne trouvèrent que désaccords et contradictions entre les différentes écoles d’autrefois. De ce constat naquit le scepticisme de Montaigne qui en déduisit qu’il était bien vain de tenter de comprendre le monde. Alors, tout naturellement, il se tourna vers la seule doctrine (le scepticisme) qui avait mis en exergue ces innombrables divergences pour déclarer au final que toute connaissance véritable était impossible. Montaigne pris donc acte et mis l’accent sur la vanité humaine, sur ses prétentions et, finalement, sur la précarité de « l’humaine condition. » Toutefois, Montaigne fut un homme soucieux de l’humanité. Pour lui, l’homme était un homme et cela, en dépit de ses imperfections. Philosophe de l’intériorité, il consacra sa vie à la recherche de ce qui caractérise l’étrange animal que l’on nomme : être humain.
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DESCARTES : DOUTE, COGITO ET METHODE
Dimanche, 1er Septembre 2013 12:00
Patrick Perrin
Les Français ont la fâcheuse habitude de se prétendre, quasiment tous, cartésiens. Or, peu d’entre eux connaît véritablement la méthode dite « cartésienne » et, sans doute, encore moins ce qu’est la métaphysique cartésienne. Certes, tout le monde, ou presque, connaît le fameux « cogito » (je pense, donc je suis) mais suffit-il de connaître cette célèbre formule pour comprendre ce qu’elle implique dans la pensée cartésienne ? Elle signe la fin du doute, nous dit Descartes, mais pourquoi ? Et comment ? Le cogito est le « premier principe de la philosophie que je cherchais » nous dit-il encore sans d’ailleurs véritablement démontrer pourquoi. Ceci étant, Descartes a établi une filiation qui, amorcée à partir de la cessation du doute, aboutit, pour lui (et je tiens à le préciser,) à une certitude absolue : l’existence de dieu. Celles et ceux qui ont lu mes précédents articles comprendront aisément qu’il me soit impossible d’adhérer à cet avis. Cependant, et d’une manière quasiment instinctive, j’ai toujours appliqué, en tant qu’enseignant, les préceptes sur lesquels repose la méthode cartésienne. Il faut partir des éléments les plus simples, nous dit Descartes, pour mieux comprendre la nature des structures beaucoup plus complexes. Sur ce point, je pense qu’il a raison. La raison est souveraine, nous dit-il. Comment serait-il possible de contester cette affirmation ? « Nommer, c’est créer », déclara Octavio Paz. Certes, mais qui nomme, sinon la raison ? Finalement, le Discours de la méthode est un discours sur la raison aussi, Monsieur Descartes, et en dépit de votre dogmatisme métaphysique, merci !
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